L'avenir de l'organisation du travail pour les métiers du numérique

 

Bonjour !

 

C'est toujours un réel plaisir d'accueillir des lecteurs ici, mais encore, d'accueillir un rédacteur invité. C'est le cas aujourd'hui, avec Julie K., du site techwarn.com, qui nous offre une plongée dans l'avenir de l'organisation du travail pour les métiers du numérique. Tu as sous les yeux le résultat de l'effort collaboratif qui a été le nôtre et qui, je l'espère, te fera le plus grand bien !

 

Comme d'habitude, tes questions et commentaires sont les bienvenus. N'hésite pas à partager cet article si l'envie t'en prend. Bonne lecture !

Paul Emmanuel NDJENG.

Nous sommes aujourd’hui au cœur de la « quatrième révolution industrielle », menée par l’avènement du numérique. Le concept de l’Industrie 4.0 se caractérise par la fusion des technologies, l’intégration d’appareils connectés au sein des entreprises, et la convergence vers un monde virtuel. L’impact se ressent à tous les niveaux de notre société : vers une profonde mutation de nos modes de travail et un changement de paradigme.

 

Évolution des pratiques de travail : le boom du télétravail et de la tendance digitale nomade

Propulsé par la crise actuelle liée au Covid-19, le télétravail fait réellement apparition dans de nombreuses entreprises, et ce, à travers le monde entier. Si certains, comme les freelances ou autres "digital nomads", connaissent déjà bien cette forme de travail, les employés eux, le pratiquaient jusqu’à lors peu. Et ce, malgré une forte appétence pour le télétravail. En effet, il y aurait en France seulement 29 % de la populationactive qui en bénéficie, alors que, selon ce sondage réalisé en France par exemple et par Les Echos : 80 % des salariés aimeraient télé-travailler.

 

Le confinement a eu raison des réticences des employeurs et la plupart des entreprises n’étaient pas préparées à cela. Elles ont alors dû revoir leur organisation à toute vitesse pour permettre à leurs employés de travailler à distance : serveur délocalisé, souscription à un abonnement VPN d’entreprise, gestion de projet sur Slack ou encore visioconférence via Hangout.

 

Et, miracle, ca marche ! Les employés restent productifs.

 

Le monde du travail en général semble bien en retard sur ce genre de concept. On observe quand même, quelques entreprises outre-Atlantique, dont deux géants du numérique Google et SAS, qui prônent déjà le travail en "remote" depuis plusieurs années. Donner plus d’autonomie à leurs employés permettrait d’augmenter leur productivité. Laszlo Bock, ancien vice président des opérations RH chez Google affirmait: “If you give people freedom, they will amaze you” (Donnez de l’indépendance aux employés et ils vont vous époustoufler). Offrir plus de liberté et de flexibilité aux collaborateurs, vient directement accroître leur productivité, leur créativité et leur épanouissement.

 

Le bonheur au travail, est une donnée que les entreprises commencent enfin à prendre en considération. Ayant, en l’occurrence, compris tout l’impact positif sur la pérennité d’une activité et son incidence directe sur la rentabilité financière, elles l’intègrent peu à peu parmi leur KPIs. Dans les départements des ressources humaines, on voit émerger un nouveau type de manager : le "Chief Happiness Manager ». Engagé dans la recherche et l’atteinte du bonheur de chaque employé, ce nouveau profil met en place toute sortes d’actions afin que la relation de l’employé avec l’entreprise, ainsi que son environnement de travail soient les parties intégrantes d’une expérience heureuse. Technique apparemment vérifiée et approuvée chez les grands groupes tel Google qui démontrent des statistiques positives : un turnover de seulement 4 %, dans une industrie ou on relève une autour de 12 %.

 

Si le télétravail reste plébiscité de manière partielle chez les travailleurs, les digital nomads eux, s’épanouissent dans une vie sans attache physique et exploitent le concept à son paroxysme. Leur devise : travailler où bon leur semblent, seulement avec un ordinateur et une connexion Wifi.

 

Le nomadisme est guidé par le besoin essentiel et central d’équilibrer vie professionnelle et vie personnelle. En refusant un contrat de travail aliénant, où l’employeur décide souvent des horaires, du lieu et de la substance des missions du salarié. Ces nouveaux mobiles permanents, selon leurs dires, atteignent ainsi l’harmonie tant recherchée.

 

Tendance devenue populaire dans les années 2000, elle restait réservée à une poignée d’atypiques : blogueurs, influenceurs, ou encore web designer, tous ont des fonctions liées au digital. On y retrouve maintenant des salariés où des entrepreneurs, et certaines études estiment qu’il y aura près d’un milliard de "digital nomades" d’ici à 2035 ! Car si certains sont plus à l’aise de se lancer en tant que freelance spécialisé, on observe une ascension impressionnante d’individus qui lancent leurs petites entreprises sur la toile, en tirant avantage de leurs savoirs, passions ou talents.

 

L’ère de la "passion economy" : monétiser directement son talent auprès d’une communauté

Nous l’avons constaté pendant le confinement : les cours de yoga sur Zoom réunissant plus de 100 personnes, les masques cousus mains par des amatrices passionnées, ou encore l’explosion de podcasts humoristiques et éducatifs. Tous ces entrepreneurs digitaux mettent leurs talents, et surtout leurs passions, à disposition, et ce, dans le but d’en générer des revenus.

 

La passion economy va donc bien au-delà de l’influenceur. Il s’agit maintenant d’informer, d’enseigner et de conseiller. D’apporter un réel savoir à autrui et surtout, de mettre l’individu au premier plan. Les plateformes en ligne fleurissent et aident les créateurs à commercialiser leurs talents : tutoriels en ligne, newsletter payantes, cours et formations sur tout type de secteurs. La pluralité des outils numériques, désormais disponibles permet à chacun de générer des revenus avec ses propres compétences et expertise personnelle.

 

Il y a des siècles, Confucius affirmait : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie ». Aujourd’hui, l’évolution du travail semble donner raison à l’adage et davantage se tourner vers le choix d’un métier en fonction de ses forces, de son caractère et de sa personnalité. Le développement personnel reçoit graduellement plus d’attention que la formation professionnelle, et les entreprises suivent le mouvement ; elles sont maintenant nombreuses à recruter des profils, non pas au regard de leurs diplômes, mais bien pour leurs talents et leurs projets individuels.

 

Le travail de demain ? Il sera certainement de plus en plus passionnant, davantage tourné vers l’humain et l’équilibre personnel. Le travail aliénant tend à disparaître tandis que l’individu s’émancipe et croit en ses compétences intrinsèques. Dans l’avenir, le talent, au-delà du capital, représentera le facteur essentiel de la production.

 

Que penses-tu de cet article de Julie ? Quel est ton avis par rapport à l'évolution de nos métiers, et même de l'évolution du monde du travail en général, en regard de l'actualité et de l'évolution de la place du numérique dans la société ? Les commentaires sont ouverts ! ^_^

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Commentaires: 4
  • #1

    Belle article (mercredi, 23 septembre 2020 10:12)

    C'est toujours un réel plaisir de vous lire mon cher PEN. J'en suis arrivé à reconnaître votre plume partout.����

  • #2

    Paul Emmanuel NDJENG (mercredi, 23 septembre 2020 10:17)

    Merci ! C'est plus la plume de Julie que la mienne dans ce cas ;)

  • #3

    Monique (mercredi, 23 septembre 2020 13:06)

    Merci pour l'article. J'ai appris l'existence des "chief happiness manager". Waouh ! L'article s'achève par une question : que pensez-vous de cet article. Je pense qu'il est édifiant. Je critiquerais juste l'optimisme qu'il y a à croire que la digitalisation du travail est un gage d'indépendance et donc d'épanouissement pour l'employé et que ce système serait moins aliénant qu'auparavant. C'est un peu péremptoire à mon avis. Il faut un équilibre entre la socialisation et la digitalisation.

  • #4

    Paul Emmanuel NDJENG (mercredi, 23 septembre 2020 15:31)

    Merci de ta contribution @Monique !
    ça me donne envie de me pencher sur un article portant sur digitalisation et socialisation justement.
    On verra bien ! ^_^